Jérôme Nevicato s’est passionné pour la data lors de ses études à l’ESLSCLA Business School Paris. Il est aujourd’hui Directeur IT à la Mutuelle Générale et nous explique en quoi la data tient un rôle essentiel dans la gestion de son entreprise.
Bonjour Jérôme, pouvez-vous nous parler de votre parcours et du chemin qui vous a mené à la data ?
J’ai été plongé dans ce secteur alors que j’étais encore étudiant à l’ESLSCA. En deuxième année, j’ai fait mon stage chez APRR, la société de gestion des autoroutes Paris-Rhin-Rhône. J’ai intégré un projet de conception et mise en œuvre d’un Balanced Scorecard, un tableau de bord stratégique qui irrigue tous les niveaux de l’entreprise. On pilotait les travaux de nos routes, les résultats financiers, les accidents, la fréquentation, les ressources humaines, le suivi du plan stratégique et pour faire tout cela, on brassait de gros volumes de data depuis un Datawarehouse. Mon stage s’est transformé en CDD lors de la troisième année et la data a été au cœur de mon mémoire. Je l’ai intitulé : Balanced Scorecard et la data au service des décisions stratégiques et tactiques de l’entreprise.
Et vous n’avez plus jamais quitté ce secteur ?
Non, en effet. J’ai ensuite occupé différents postes IT dans diverses entreprises emblématiques comme Axys Consultants, Securitas ou AXA. Il y a un peu plus de trois ans, je suis rentré à La Mutuelle Générale où j’occupe le poste d’IT Director (Fonctions centrales, Cybersécurité et Data). La data fait partie de mon quotidien. Dans notre entreprise, on la retrouve à tous les niveaux : data biz, référentiel Data client, exposition de la Data (API) , big data, data warehouse, data cybersécurité, qualité de la donnée…
Et plus concrètement ?
Par exemple, nous avons besoin que les données de nos adhérents soient fiables à 100% avec un seul point de vérité et sécurisées. Cela nous permet de leur proposer une expérience client plus agréable et de notre côté d’avoir une vision très précise de nos résultats. Cela peut paraître simple mais concevoir des applications performantes qui traitent des volumes conséquents de 1 500 000 clients, c’est complexe.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les autres fonctionnalités de la data ?
Oui bien sûr, par exemple, nous avons élaboré un e-board permettant aux dirigeants d’avoir une vue globale de ce qui se passe dans leur direction et à des granularités différentes (pôles, département, direction) . Cet outil est un allié précieux dans la production des analyses et des prises de décisions. Autre exemple, depuis notre data warehouse, on met à disposition des volumes importants de nos données techniques pour permettre à nos actuaires, d’être plus précis sur l’évaluation des risques et donc du « pricing » de nos offres. La donnée en grand volume (big data) permet aussi d’automatiser un grand nombre de nos process grâce à l’intelligence artificielle et plus spécifiquement au machine learning (Reconnaissance et traitement automatisés de documents). Enfin, ces dernières années, la cybersécurité a connu un développement important. Aujourd’hui, la protection des données est une préoccupation essentielle des entreprises.
En fait, la data est partout !
Oui exactement ! Quand j’ai commencé, on parlait peu de transformation digitale mais aujourd’hui, c’est dans toutes les bouches. Une entreprise qui n’évolue pas dans ce sens meurt. Et c’est la data qui, depuis le début, est au cœur de cette révolution. En plus, ces dix dernières années, nous avons fait des progrès technologiques très importants. Cela nous permet d’affiner les process, d’être plus précis sur nos analyses, ce qui rend mon métier encore plus intéressant.
Vous avez appris à utiliser la donnée en entreprise, que pensez-vous des formations diplômantes comme le MBA data science ou le Bachelor data science ?
C’est une formidable évolution ! Effectivement, j’ai dû tout apprendre sur le tas et, même longtemps après, la data a mis du temps à être enseignée dans les écoles. Aujourd’hui, les étudiants qui sortent de ces formations sont plus agiles. En cinq-dix ans, le marché de l’embauche dans ce secteur a gagné en maturité et c’est une très bonne chose
Et justement, à quel profil d’étudiant(e)s, recommanderiez-vous cette formation ?
Il faut être curieux et avoir envie d’innover en permanence. Le monde de la donnée va très vite et pas une semaine ne se passe sans qu’une technologie disruptive n’en remplace une autre. Il est important de rester ouvert à toutes ces innovations. Il faut aussi être rigoureux car nous brassons plusieurs millions de données chaque jour, si on ne le fait avec méthode, tous nos efforts sont inutiles. Une bonne compréhension du monde de l’entreprise est aussi essentielle car nous intervenons à tous les niveaux de l’entreprise.
Parlons du futur : comment voyez-vous l’évolution de votre métier ?
Ce que l’on voit de plus en plus, ce sont des créations d’écosystèmes entre partenaires qui sont basés sur le partage de données. Des solutions informatiques, les API, permettent à des applications de communiquer entre elles, on parle aussi de data sharing avec une expérience client transparente. On a aussi de plus en plus besoin de protéger nos données non seulement parce qu’il s’agit du patrimoine de l’entreprise mais surtout vis-à-vis de nos clients qui doivent avoir confiance en nous. Un autre sujet connexe prend de l’importance : celui de la conformité de la data. La RGPD est une première brique et je ne serais pas surpris que le législateur renforce ses exigences dans le domaine de la Data et de la gestion de son cycle de vie. Il y a encore tout à faire dans le secteur de la data !
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