Coût du capital : tout ce qu'il faut savoir !

Le coût du capital fixe la rentabilité minimale qu'une entreprise doit atteindre pour justifier les ressources qu'elle mobilise. C'est donc un véritable baromètre financier. S'il est trop élevé, lever des fonds deviendra un obstacle, rendant chaque investissement plus coûteux et risqué. Un coût sous-évalué à l'inverse exposera la structure à un financement déséquilibré, cette instabilité mettant en péril sa solidité financière et la rémunération de ses actionnaires.

Chaque choix de financement façonne directement la création de valeur. C'est pourquoi maîtriser le coût du capital est essentiel. Cet article décrypte ses mécanismes, explore ses composantes, dont le WACC, et dévoile des stratégies ciblées pour ajuster la structure financière avec précision.

C'est quoi le coût du capital ?

Le coût du capital fixe la barre de rendement qu'une entité est tenue d'atteindre afin de satisfaire ses investisseurs. C'est en quelque sorte le prix à payer pour obtenir des financements et sécuriser la croissance. Il s'articule autour de deux composantes clés :

  • le coût des fonds propres. Il traduit l'exigence de rentabilité des actionnaires. Ces derniers attendant une rémunération proportionnelle au risque qu'ils prennent ;

  • le coût de la dette ne se limite pas aux intérêts versés. Il doit aussi intégrer l'effet fiscal qui en réduit la charge réelle.

Pour maîtriser le coût du capital, il est crucial d'ajuster l'équilibre entre dette et fonds propres, en optimisant chaque levier.

Composants clés du coût du capital

Une estimation précise du coût du capital exige une distinction entre le coût des fonds propres et le coût de la dette, chacun répondant à des logiques financières distinctes et nécessitant une méthode de calcul adaptée.

Coût des fonds propres : modèle CAPM

Le CAPM est souvent utilisé pour estimer le coût des fonds propres. Il donne la possibilité d'évaluer la rentabilité attendue par les actionnaires en tenant compte du niveau de risque du marché. Plus ce risque est élevé, plus les investisseurs attendront un rendement important. Le Capital Asset Pricing Model repose sur l'équation suivante : Re=Rf+β(Rm−Rf)

  • Re : étant le coût des fonds propres ;

  • Rf : le taux sans risque ;

  • β : représente le coefficient mesurant la sensibilité du titre aux variations du marché ;

  • Rm : le rendement moyen du marché

Coût de la dette

Il correspond aux intérêts versés par l'entreprise sur ses financements externes. Différents facteurs déterminent son niveau :

  • le risque de la structure. Plus cette dernière est perçue comme fragile, plus elle devra offrir un taux d'intérêt élevé pour convaincre les prêteurs :

  • les décisions monétaires. Le taux directeur défini par la Banque centrale influence directement le coût des financements ;

  • l'impact fiscal. Puisque les intérêts d'emprunt sont déductibles, l'entreprise allège son coût de financement après impôt. Cette manœuvre réduit ainsi l'impact réel de la dette.

La formule permettant d'obtenir le coût de cette dette est Rd(1−T)

  • Rd : représentant le taux d'intérêt moyen pondéré sur la dette ;

  • T : étant le taux d'imposition de l'entreprise

Méthodes pour calculer le coût du capital global (WACC)

Calculer le coût moyen des financements implique d'intégrer la part respective des fonds propres et de la dette. Comment faire ? Le WACC permet justement d'obtenir cette mesure de manière fiable et cohérente et s'exprime selon la formule suivante : WACC=E+DERe+E+DDRd(1−T)

  • E : étant les fonds propres ;

  • D : la dette ;

  • Re : représentant le coût des fonds propres ;

  • Rd : le coût de la dette ;

  • T : le taux d'imposition.

Une approche basée sur la valeur de marché

Cette approche prend en compte la valorisation boursière des fonds propres et le coût actualisé de la dette. Cela lui permet d'affiner le coût du capital en fonction des exigences réelles des investisseurs. Cette approche qui est particulièrement prisée des entreprises cotées intègre l'impact des variations boursières ainsi que l'ajustement des conditions de financement, et ce, selon la perception du risque par le marché.

Une approche comptable

Basée sur les chiffres du bilan, cette approche exclut les variations du marché. Facile à appliquer, elle peut toutefois donner une vision biaisée du coût du capital, surtout quand l'économie est instable.

Comment optimiser la structure financière dans votre entreprise ?

Perfectionner la structure financière ne se limite pas à un simple équilibre entre fonds propres et dette. Chaque ajustement impacte directement la rentabilité et le niveau de risque. Réduire le coût du capital tout en maintenant une flexibilité financière passe par des choix stratégiques précis. Pour y parvenir, plusieurs leviers peuvent être activés grâce : 

  • à l'ajustement du ratio dette/fonds propres. Un endettement excessif alourdira les charges financières et accroîtra l'exposition aux crises de liquidité. Une dépendance trop forte aux fonds propres réduira à l'inverse l'effet de levier et diluera la rentabilité des actionnaires. Identifier le seuil optimal entre ces deux sources de financement est donc déterminant ;

  • au refinancement intelligent de la dette. La renégociation des conditions d'emprunt donne la possibilité d'obtenir des taux plus avantageux et d'adapter la maturité des financements à la génération de cash-flows. L'arbitrage entre dette à taux fixe et taux variable jouera également un rôle clé pour sécuriser les coûts de financement ;

  • à l'exploitation des leviers fiscaux. La déductibilité des intérêts d'emprunt allègera la charge fiscale et améliorera le rendement net des capitaux engagés. Une gestion optimisée du coût de la dette, couplée à une structuration fiscale efficace, renforcera ainsi la compétitivité financière ;

  • au ciblage des investissements à forte rentabilité. Allouer le capital vers des projets dont la rentabilité excède le coût du capital assurera une croissance durable. Sélectionner les investissements sur la base du taux de rendement interne et de la valeur actuelle nette optimisera assurément l'utilisation des ressources et renforcera la performance financière.

Le coût du capital ne se limite pas à un chiffre sur un bilan. C'est un repère incontournable qui orientera chacun de vos choix stratégiques en matière d'investissement et de financement.

Un WACC bien ajusté sera LA clé pour négocier des financements plus avantageux, mais aussi relâcher la pression sur les marges et maximiser la rentabilité des projets. En somme, piloter ces paramètres avec précision, donnera à votre entreprise une longueur d'avance et des bases solides pour se développer durablement.

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