Parmi les indicateurs et ratios de rentabilité utilisés en entreprise, la marge bénéficiaire est probablement le plus utilisé. Il permet de rapporter les gains de l'entreprise à ses charges et dépenses pour en obtenir un pourcentage. Celui-ci représente les unités de revenus considérées après déduction de tous les coûts, tels que les charges de fonctionnement, les salaires des employés, les impôts, intérêts et coûts de production/marketing...
Cette standardisation du calcul des bénéfices permet de facilement comparer les performances d'une entreprise par rapport à ses concurrents, afin de se situer et de prendre des décisions éclairées. Il existe plusieurs types de marges bénéficiaires pour aborder la question sous des angles différents et porter l'attention des gestionnaires sur un aspect économique particulier de leur entreprise.
Types de marge bénéficiaire
Qu'elle soit nette, brute ou d'exploitation, la marge bénéficiaire peut se calculer différemment selon les paramètres que l'on prend en compte dans la formule, afin de mettre en valeur les performances de l'entreprise par rapport à certaines dépenses.
Pour bien comprendre comment calculer une marge bénéficiaire et quels paramètres prendre en compte, il faut déjà s'accorder sur la définition de ces paramètres pour standardiser les calculs. Ainsi, lorsque l'on parlera de chiffre d'affaires, il s'agira du revenu total généré par la vente de biens ou services. Le coût des biens vendus représente, lui, les coûts associés directement à la production du bien ou du service. Le bénéfice d'exploitation correspond au chiffre d'affaires auquel on soustrait les coûts de fonctionnement des infrastructures, sans prendre en compte aucune autre dépense (fiscale, etc.). Enfin, le bénéfice net, le plus important, est celui auquel on a soustrait l'intégralité des dépenses (fonctionnement, taxes, charges, etc.).
Que représentent donc ces types de marges bénéficiaires, et surtout, comment utiliser ces informations ?
Marge bénéficiaire nette
Il s'agit de l'indicateur financier le plus utilisé. Il exprime le bénéfice d'une entreprise restant après que toutes les autres dépenses ont été couvertes : coûts de production, d'exploitation, mais aussi intérêts bancaires suite à un investissement, impôts, diverses taxes, et toutes les menues charges dont la liste peut être très longue. C'est le meilleur indicateur de la rentabilité globale d'une entreprise et est très plébiscité lorsqu'il s'agit de comparer plusieurs sociétés, avant de faire un investissement ou un rachat, par exemple.
Marge bénéficiaire brute
Par comparaison avec la marge bénéficiaire nette, le taux de marge brute exprime le bénéfice sur la production. On considère donc le bénéfice après déduction des seuls coûts de production. On ne prend pas en compte l'exploitation ni aucun autre coût annexe. Cet indicateur sert à déterminer la rentabilité de production d'un bien ou d'un service, pour savoir si elle peut être améliorée. De lui vont dépendre de nombreuses décisions concernant la chaîne de production et la façon dont l'entreprise produira ses biens à l'avenir.
Il n'est pas rare qu'une entreprise, qui fait pourtant de gros bénéfices nets, se rende compte après calcul de la marge brute que l'un de ses produits est déficitaire. Il incombe alors au décideur de rectifier cela ou, si le produit est une vitrine de la marque, d'accepter le déficit brut, qui sera alors compensé avec un autre produit ou service. Par exemple, certains produits déficitaires de grandes marques sont compensés par des services premium dont le bénéfice brut est très élevé.
Comment se calcule la marge bénéficiaire d'une entreprise ?
Le taux de marge est une comparaison du chiffre d'affaires d'une entreprise avec son bénéfice net, exprimé en pourcentage d'unité monétaire. La formule pour le calculer est donc relativement simple.
Pour calculer une marge nette, par exemple, il faut diviser le bénéfice net de la société (après donc déduction de toutes les dépenses) par le chiffre d'affaires, et multiplier par 100.
Par exemple, une entreprise dont le chiffre d'affaires est de 100 000 euros et dont le total des dépenses (salaires, taxes, fonctionnement, production...) est de 60 000 euros. Son bénéfice net est donc de 40 000 euros. On rapporte donc 40 000 à 100 000, ce qui donne 0,4, et l'on multiplie par 100. Cela donne une marge bénéficiaire nette de 4 %. Ces 4 % représentent la part de revenus que l'entreprise engrange réellement à la fin de son bilan annuel, une fois que toutes les dépenses ont été payées.
Grâce à ce système de standardisation rapporté à un taux sur 100, il devient facile de comparer les performances d'entreprises de différentes tailles. Par exemple, on peut comparer la rentabilité d'une PME avec celle d'une startup, voire d'une multinationale, si tant est que l'on y trouve un intérêt. On se rend alors compte que de petites sociétés, malgré un chiffre d'affaires ou des bénéfices bien inférieurs à ceux des grandes entreprises, ont en revanche un taux de rentabilité bien supérieur. C'est pourquoi cet indicateur est autant important pour les investisseurs, et donc les banques.
Les notions relatives aux ratios de rentabilité et aux marges des entreprises sont au cœur des formations spécialisées en droit des entreprises ou en école de commerce. Un MBA Finance permet de maîtriser ces concepts et surtout d'apprendre quel ratio calculer en fonction de la situation, des compétences très prisées dans la plupart des entreprises modernes.
Autres ratios de rentabilité à gérer par le contrôleur financier
Si les taux de marge bénéficiaires sont les indicateurs les plus connus, il existe cependant de nombreux autres ratios de rentabilité qui peuvent être utilisés selon la situation. Il s'agit du retour sur investissement, sur capitaux propres, sur actifs, sur ventes, sur capital investi ou encore de couverture d'intérêt. Chaque ratio a son utilité, et il est rarement nécessaire de tous les calculer. Un comptable ou un expert en finance d'entreprise saura calculer le bon taux en fonction de la situation de l'entreprise, pour permettre au décideur de gérer au mieux ses intérêts.
Le retour sur investissement (ROI)
Il se calcule en rapportant l'investissement initial d'une entreprise à son bénéfice net après investissement, le tout rapporté à 100. Cet indicateur mesure donc non pas la rentabilité de l'entreprise, mais celle de l'investissement par rapport à son coût. Le pourcentage obtenu montre combien d'euros sont réellement gagnés par rapport à chaque euro investi. Un indicateur très souvent utilisé même par les particuliers en immobilier.
Retour sur capitaux propres (ROE)
Cet indicateur est surtout utilisé par les entreprises cotées en bourse pour rendre des comptes (littéralement) aux investisseurs et actionnaires. Il montre le ratio entre les capitaux propres investis dans la société et le bénéfice net de l'entreprise. Pour les actionnaires, il montre avec quelle efficacité la société utilise leurs fonds pour générer des bénéfices. Un bon ROE permet généralement aux actions de la société de faire grimper leur prix, car synonyme de dividendes.
Retour sur actifs (ROA)
Le ratio de retour sur actifs représente l'efficacité d'une entreprise à générer des bénéfices en utilisant les ressources disponibles. Il permet de se rendre compte de la nécessité d'élargir ou de réduire les infrastructures de la société, ou le nombre de véhicules par exemple. Cet indicateur est plus rarement utilisé, sauf dans des cas de restructuration ou de révision de l'échelle d'une entreprise, après avoir constaté que les bénéfices ne suffisaient pas à la maintenir dans la course. C'est souvent le cas des entreprises qui ont changé d'orientation en cours de route et ont conservé du matériel ou des véhicules d'une ancienne activité, voire devenus obsolètes. Ces actifs, bien qu'appartenant à la société et étant déjà rentabilisés, ont un coût qui peut, pour de petites entreprises, réduire les bénéfices et donc le ratio de rentabilité.
Retour sur ventes (ROS)
Le retour sur ventes permet de déterminer si la vente d'un produit est rentable par rapport à son coût d'exploitation. Cet indicateur sera utilisé pour adapter les méthodes de vente ou de distribution en cas de mauvais ratio. Par exemple, en misant plus sur le marketing, ou en le proposant à une plus grande échelle, voire en ajustant son prix ou la qualité des matériaux utilisés pour optimiser ses coûts de production si ses coûts d'exploitation ne peuvent être modifiés.
Retour sur capital investi (ROIC)
Un indicateur plus généralement utilisé dans la plupart des entreprises pour mesurer le ratio de rentabilité est le retour sur capital investi. Il se calque sur le calcul du retour sur fonds propres, mais en y ajoutant tous les capitaux investis, ce qui inclut donc les dettes.
Ratio de couverture d'intérêts
Intéressant particulièrement les banques et les organismes prêteurs de fonds, ce ratio met en rapport les charges d'intérêts d'un prêt, les bénéfices avant déduction des intérêts, ainsi que la charge fiscale de l'entreprise. Pour les organismes prêteurs (bancaires comme privés), cet indicateur offre une vue précise de la capacité de l'entreprise à rembourser les intérêts de la dette qu'elle a contractée.
On peut donc constater que le calcul d'une marge bénéficiaire ou d'un ratio de rentabilité est assez simple et qu'il répond toujours au même principe : mettre en rapport les bénéfices de l'entreprise avec les dépenses analysées pour calculer un pourcentage d'efficacité ou de rentabilité. Le pourcentage obtenu permet de prendre des décisions éclairées quant à de nouveaux investissements, des modifications, restructurations, et sert autant aux entreprises qu'à ceux qui les financent.